Le bois de chauffage

À la fin des années 2000, le Grenelle de l’Environnement mettait déjà mis en évidence l’importance des énergies propres et renouvelables pour limiter la dépendance de la France face aux énergies fossiles ou nucléaires, et pour diviser par 4 les émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2050. Parmi les solutions avancées pour atteindre cet objectif, l’exploitation de la biomasse sous toutes ses formes et en particulier, le bois-énergie.

Plus d’une décennie plus tard, plus de 7 millions de foyers se chauffent au bois en France, que ce soit en mode de chauffage principal ou de chauffage d’appoint, et le bois-énergie est un pilier de la RE2020 qui établit les règles pour l’ensemble des nouvelles constructions. Retour sur les points forts de cette énergie.

Un appareil à bois bûches en fonctionnement en intérieur

Une énergie propre, un bilan neutre 

La quantité de CO2 dégagée lors de la combustion du bois est comparable à celle qui a été extraite de l'air pour la photosynthèse au cours de la croissance de l'arbre. L'utilisation du bois comme source d'énergie rentre dans le cycle naturel du carbone.

Une énergie renouvelable 

La France dispose d'un vaste territoire forestier, il représente 31 % de la surface totale et croit d'environ 80 000 hectares par an depuis 1985. Elle est le premier producteur de bois énergie en Europe et le premier consommateur en valeur absolue. 

Le bois-énergie : un + pour la forêt 

Contrairement aux idées reçues, le bois-énergie ne participe pas à la déforestation, bien au contraire. Il contribue à l'entretien des massifs forestiers en apportant une valorisation des bois aux propriétaires. Une forêt bien entretenue est une forêt plus résistante, une forêt qui croît et qui absorbe davantage de CO2. Cette absorption compense d'ailleurs les émissions de CO2 dues à la combustion du bois. Voilà pourquoi le bilan carbone est considéré comme neutre. 

Le bois énergie : un plus pour notre pays 

Outre l'intérêt environnemental et économique, le bois-énergie a une vertu sociale car la récolte et la transformation sont locales, ce qui permet de fixer de la valeur ajoutée dans nos campagnes. Une étude du SER (Syndicat des Énergies Renouvelables) évaluait à 52 800 le nombre d’emplois directs ou indirects dans la filière bois-énergie en 2020, soit 3 à 4 fois plus que d’emplois générés par la filière des énergies fossiles.

Combustible bois sous différentes formes, bûches, granulés, plaquettes

Et enfin, point crucial par les temps qui courent, cette énergie permet à notre pays de gagner en autonomie et donc de diminuer notre dépendance vis-à-vis des énergies fossiles, très majoritairement importées.

Les différents types de combustible bois 

Le combustible bois se présente sous différentes formes pour répondre à différents usages et être utilisé dans différents appareils. Cette diversité offre aux consommateurs une souplesse que n'offrent pas forcément le fioul et le gaz. Il pourra être utilisé en chauffage décentralisé (avec un poêle, un insert, un foyer fermé et même une cuisinière) ou en chauffage central (avec AIRWOOD, ou avec une chaudière). 

Nous avons listé ici les différentes formes sous lesquelles le bois de chauffage est commercialisé. 

La bûche de bois valorisée 

C'est peut-être un détail pour vous, mais nous différencions ici le bois bûche traditionnel (celui coupé et fourni en direct par une connaissance) du bois bûche valorisé que l'on achète chez des vendeurs spécialisés ou en magasins. Si leur destination est identique, quelques points peuvent les distinguer : 

- leur origine : le bois bûche valorisé vendu dans le commerce est issu de forêts locales (la plupart du temps à moins de 100 km) dont la gestion durable respecte un cahier des charges strict. 
- leur qualité : la bûche valorisée est constituée d’essences de feuillus durs (chêne, charme, hêtre). Elle est séchée, soit un taux d’humidité inférieur ou égal à 20 %, fendue, débarrassée des mousses et poussières, et calibrée dans différents formats allant de 25 à 50 cm. 
- leur performance énergétique : toutes ces caractéristiques sont pour l’utilisateur gage de confort et de sécurité, et une garantie pour atteindre les rendements annoncés par les fabricants d’appareils, mais aussi pour préserver les équipements dans lesquels ils sont utilisés. 
- leur performance environnementale : l'utilisation d'un combustible bois de qualité permet de contribuer à réduire l'impact sur la qualité de l'air. 

Les marquages « NF Bois bûche », « NF Biocombutsible solide » ou « ONF Energie Bois » garantissent entre autres la conformité des exigences normatives du produit commercialisé.

La marque « France Bois Bûche » identifie quant à elle les professionnels français spécialistes du bois de chauffage engagés dans une démarche de qualité. Elle garantit ainsi les essences utilisées, le taux d'humidité et la quantité livrée. 

Ce devoir de transparence de la part des distributeurs-revendeurs vis-à-vis des consommateurs fait d'ailleurs l'objet d'un arrêté et d'un décret votés en application en 2022. Ceux-ci exigent désormais l’affichage d’une information concernant la nature du combustible commercialisé (essence du bois), ainsi que l'affichage des conditions appropriées de stockage et d'utilisation afin de limiter l'impact de leur combustion sur la qualité de l'air.

Cela signifie que le bois vendu doit être annoncé "Prêt à l’emploi" ou "À sécher avant emploi" selon son taux d'humidité, avec, si besoin, une recommandation sur le temps de séchage nécessaire. 

Le bois bûche traditionnel ne bénéficie d’aucun de ces marquages et offre donc moins de garantie. Pour autant, il peut tout à fait être de qualité à condition qu’il respecte les grands principes d’un bon bois de chauffage domestique.

- Les bûches densifiées ou comprimées

Obtenues à partir de sciures et de copeaux de bois compressés, la densité et le très faible taux d'humidité des bûches de bois densifié garantissent un fort pouvoir calorifique et un faible taux de cendre. Une bûche de bois densifié équivaut à environ 3-4 bûches de bois secs.

- Les granulés de bois 

Les granulés de bois, appelés également pellets, sont fabriqués à partir de sciures de bois séchées et comprimées sans ajout d’additif. Ils mesurent de 3 à 4 cm de longueur et peuvent être vendus en sac ou en vrac. Leur taux d'humidité est certifié inférieur à 10 %. Ils s’utilisent dans des poêles et des chaudières spécifiquement conçus pour ce combustible.

Parmi les marquages certifiant la qualité des pellets achetés dans le commerce: « DINplus » et « ENplus », mais aussi « NF granulés biocombustibles ». Cette dernière a été développée par l’institut technologique FCBA en partenariat avec l’institut des bioénergies ITEBE pour certifier la qualité des granulés à base de bois ou d’origine agricole sur de nombreux critères : dimensions, pouvoir calorifique inférieur et humidité, taux de fines, taux de cendres, résistance mécanique, masse volumique apparente, teneurs en soufre, chlore et azote.   

- La plaquette forestière 

Principalement utilisée dans les unités de moyenne et forte puissance, la plaquette forestière permet la réalisation de chaufferies bois automatisées. Elle est issue du déchiquetage et du broyage du bois. 

Le bois de chauffage : un maillon fort dans la RE2020 

Énergie renouvelable, neutralité du bilan carbone, énergie économique… Les nombreux atouts du bois-énergie en font une énergie incontournable dans une réglementation environnementale 2020 qui cherche avant tout à réduire l’impact des nouvelles constructions sur l’environnement et diminuer les consommations d’énergie.

Dans cette logique, les énergies fossiles dont le gaz sont donc petit à petit délaissées au profit des énergies renouvelables. Le bois-énergie y trouve parfaitement sa place grâce à des systèmes de chauffage dont les performances n’ont cessé de s’améliorer au fil des années, offrant une réponse fiable supplémentaire aux nouvelles attentes et aux enjeux énergétiques qui se présentent. 

Avec un parc de plus de 7 millions d’appareils de chauffage et de belles perspectives de développement, le bois-énergie s’est durablement installé dans le mix énergétique français. À en lire cette étude, il est même devenu indispensable à son équilibre.

Pour aller plus loin :

> Découvrir le site du Syndicat des énergies renouvelables (SER) 

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