Comment le chauffage au bois domestique réduit son impact sur la qualité de l’air

L’avis d’expert publié par le Laboratoire CÉRIC en juillet 2022 rappelle les progrès déjà réalisés par les fabricants d’appareils de chauffage au bois (à bûches et à granulés) en matière d’émissions de particules fines entre 2010 et 2020 (baisse de 45 % dans le secteur résidentiel et tertiaire). Il va plus loin en affirmant qu’il serait même possible de « diviser par 3 les émissions liées au chauffage domestique d’ici 2030 ». Explications. 

Déjà 45 % d’émissions de particules fines en moins entre 2010 et 2020 

On parle ici des particules les plus fines (PM2.5) émises par l’ensemble du parc d’appareils de chauffage au bois dans le secteur résidentiel et tertiaire. Une amélioration suffisamment spectaculaire pour être soulignée.

L’origine de cette réduction ? En grande partie l’évolution technique et technologique des appareils de chauffage au bois et le renouvellement des anciens appareils. Trois chiffres pour illustrer l’évolution du parc français : 

- Les appareils de plus de 15 ans et les foyers ouverts (20 % du parc actuel) représentent la moitié des émissions de particules. 
- Entre 2012 et 2017, le nombre de foyers ouverts a diminué de 40 %. 
- Dans la même période, le parc s’est modernisé. Résultat, en 2017, 37 % des appareils de chauffage au bois ont moins de 5 ans. La période a connu une forte hausse d’installations de poêles, inserts et chaudières de nouvelle génération. 

Des appareils de chauffage au bois de moins en moins émetteurs 

En 2015, selon l’association CITEPA (Centre Interprofessionnel Technique d’Étude de la Pollution Atmosphérique), organisme qui inventorie, produit et diffuse des données et des projections objectives sur la pollution atmosphérique et les gaz à effet de serre en France et à l’international, 28 % des particules PM10 (particules « respirables » en suspension dans l'air dont font partie les PM2.5) émises étaient issues de la combustion du bois dans l’habitat résidentiel. En tête des émetteurs, les foyers ouverts et les anciens appareils, peu performants et beaucoup plus polluants que les appareils de dernière génération. 

Les chiffres suivants, proposés par l’organisme Flamme Verte (connu notamment pour son label du même nom), confirment les progrès réalisés par les appareils de chauffage au bois domestiques en matière d’émissions de particules fines. Ils confirment aussi combien le renouvellement du parc ancien est et sera une clé dans l’impact sur l'amélioration de la qualité de l’air : 

Critères Flamme Verte Avant 2000 Depuis 2020
Particules fines (PM)

Appareils Indépendants*
500 mg/Nm3 à 13 % d'O2

Appareils indépendants*
40 mg/Nm3 à 13 % d'O2

Chaudières**
180 mg/Nm3
(chargement manuel)

Chaudières**
30 mg/Nm3
(chargement manuel)

180 mg/Nm3
(chargement automatique)

20 mg/Nm3
(chargement automatique)

*Valeurs exprimées à 13 % d'O2 selon les normes des produits en vigueur
**Valeurs exprimées à 10 % d'O2 selon la norme NF EN 303.5. À partir de 2020 les évolutions du label sont passés sur des indicateurs saisonniers issu du règlement européen sur l'Écoconception (ou Ecodesign). Les valeurs actuelles des exigences du label ne sont donc plus directement comparables aux valeurs historiques.

Un parc profondément modernisé en 2030 

Non seulement, les nouveaux appareils performants émettent moins, mais en plus, leur part augmente. L’estimation à 2030 table sur une hausse du parc d’appareils en fonctionnement de plus de 2 M d’appareils pour atteindre quasiment 10 M d’appareils en France. 

10 M d’appareils, dont 80 % d’appareils performants, contre à peine 50% en 2020. Dans ce scénario, c’est un nouveau facteur en faveur de la diminution des émissions de particules fines : 

Parc d'appareils de chauffage au bois / Équivalents Flamme Vert 7* ou Ecodesign Appareils performants (2012 < 2018) Appareils récents (1997 < 2011) Anciens appareils (< 1997) Foyers ouverts

Selon le Laboratoire CÉRIC, en tenant compte des nouvelles évolutions, des exigences techniques des équipements de chauffage au bois et à granulés (Flamme Verte / Ecodesign) et de l’évolution naturelle du parc, la tendance à la diminution des émissions de particules devrait se poursuivre dans les années à venir. En ne portant nos efforts que sur le renouvellement, le laboratoire estime que « le potentiel de réduction supplémentaire de 45 % entre 2020 et 2030 est atteignable. » 

+ de 60 % de réduction avec du bois de chauffage de qualité ? 

Mettre l’accent sur la qualité et la performance de l’installation de chauffage, c’est bien. Ajouter dans l'équation un bois de chauffage de qualité, c’est encore mieux… et vraiment pas négligeable dans l’impact sur la qualité de l’air ! 

Le Laboratoire CÉRIC avait souligné l’importance d’un bon combustible dans son étude de 2017 : « l’utilisation de combustible « sec/calibré/écorcé » permet d’optimiser l’efficacité du système de chauffage (appareil et conduit) et de diminuer très fortement les émissions de particules. »

La publication de juillet 2022 ne dément pas le propos, bien au contraire : « En favorisant l’utilisation de bois bûche de qualité, le potentiel de réduction supplémentaire pourrait même atteindre plus de 60 % d'ici 2030. » 

> Consulter l'étude du Laboratoire CÉRIC

3 conditions pour un chauffage au bois performant et respectueux de l'environnement  

Retenons que le chauffage au bois est un allié pour l'environnement et la qualité de l'air dès lors que 3 conditions sont remplies : 

Les installateurs professionnels sont les garants de la qualité de l'installation. N'hésitez pas à demander conseils sur les bonnes pratiques lors la mise en service et des entretiens obligatoires de l'installation. Votre chauffage au bois n'en sera que plus respectueux de l'environnement, plus efficace et plus durable. On respire ! 

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