La cheminée pour les débutants - Épisode 11

Les études le montrent, le chauffage au bois domestique d'aujourd'hui n'a plus rien à voir avec celui d'il y a 30 ans. Plusieurs facteurs combinés, dont les avancées technologiques, la meilleure qualité des combustibles et la professionnalisation des acteurs, ont permis à ce mode de chauffage de gagner en performance, d’être moins consommateur d'énergie et aussi moins émissif. 

Pour approfondir ces sujets, nous avons retenu 4 études qui parlent des progrès des appareils, de l’évolution et des perspectives du parc en France, de l'importance d'un combustible de qualité, et du poids que le chauffage au bois a dans l’équilibre énergétique français et principalement lors des soirs d’hiver au moment des pics de demande. Éclairant. 

1. Perspectives du parc d’appareils à bois domestique  

Que faut-il retenir ? 

Le Laboratoire CÉRIC propose une projection à horizon 2035 sur la façon dont pourrait évoluer le parc d’appareils de chauffage au bois et les impacts que celui-ci pourrait avoir sur la consommation de combustible et la qualité de l’air. Ses hypothèses sont les suivantes : 

- Le parc d’appareils de chauffage au bois continue de progresser (et de se moderniser) pour avoisiner les 10 millions d’appareils en 2035. 
- Malgré l’augmentation du nombre d’appareils, la consommation totale de bois pourrait baisser de 15 % grâce à des équipements plus performants et à une bonne hygiène de combustion avec notamment l’usage d’un combustible bois de meilleure qualité. 
- Les émissions de particules pourraient être divisées par 3 grâce au remplacement des foyers ouverts et des anciens appareils. 
- Dans ces conditions, le bois confirme son statut d’énergie centrale dans le développement de la chaleur renouvelable. 
- Des politiques publiques ciblées peuvent amplifier ces bénéfices tout en améliorant la qualité de l’air. 

Auteur : Laboratoire CÉRIC 
Année de publication : 2024 

→ Voir l’étude ou voir la synthèse 


2. Qualité de l’air : quelle contribution du chauffage au bois aux émissions de PM2,5 ? 

Que faut-il retenir ? 

Pour établir un état représentatif de la qualité de l’air véritablement respiré par les Français, le Laboratoire CÉRIC s’est basé sur les chiffres de 89 stations de mesure de l’air en France. Résultat, les concentrations de PM2,5 mesurées dans l’air sont en moyenne de 22,4 %, ce qui est bien inférieur aux 64 % souvent avancés et qui font que le chauffage au bois domestique régulièrement désigné (à tort donc) comme un "mauvais élève" de la qualité de l’air. 

Pourquoi une telle différence ? 

D’un côté, nous avons une estimation des émissions de PM2,5 dans l’air (64 %), de l’autre, une mesure réelle effectuée dans l’air (22,4 %), celui que nous respirons. 

Autres enseignements de l'étude, la qualité de l’air dans les grandes villes est peu affectée par le chauffage au bois, et que la topographie locale (vallées, vents) influence davantage les concentrations. 

Le chauffage au bois n’est donc pas le seul responsable de la pollution de l’air en hiver, et son impact réel sur la qualité de l’air est moindre que ce que suggèrent certaines estimations. 

Pour poursuivre le plan d’actions de réduction des émissions issues du chauffage au bois en France, le Laboratoire CÉRIC recommande une stratégie pilotée par l’ADEME en lien avec les professionnels du secteur. Elle doit permettre la mise en œuvre d’une politique publique visant à : 

- Renforcer les démarches de qualité en matière d’installation et de maintenance des équipements, 
- Massifier l’offre de combustible de qualité, 
- Communiquer auprès du grand public sur les bons usages, 
- Anticiper les évolutions des seuils à venir (mise en oeuvre des recommandations OMS). 

Auteur : Laboratoire CÉRIC 
Année de publication : 2024 

→ Voir l’étude ou voir la synthèse 


3. La place du chauffage au bois dans le foyer 

Cette étude menée par Ifop avait pour objectif d’identifier les modes de chauffage au bois utilisés par les Français, de mesurer les potentielles économies d’énergie réalisées sur d’autres modes de chauffage, de mesurer les pratiques des consommateurs de chauffage au bois, et enfin, de mesurer l’évolution de la consommation de bois/granulés. 

Que faut-il retenir ? 

Le bois-énergie domestique est la 1re source d’énergie renouvelable du pays : 

Plus de 7 millions de ménages (en 2022) utilisent un équipement de production d’énergie pour tout ou partie de leur besoin de chauffage. 
24 % des besoins de chauffage du secteur résidentiel sont couverts par le bois énergie domestique. 

Le bois est une énergie indispensable au système électrique : 

- Les soirs d’hiver, le bois-énergie domestique permet de réduire l’appel de puissance électrique de 10 GW (l’équivalent de 10 réacteurs nucléaires). 
- À l’horizon 2030, en fonction du renouvellement du parc d’appareils et de l’amélioration des performances, une réduction supplémentaire de la demande électrique entre 5 et 11 GW est même envisageable. 

Auteurs : Ifop / Cheminées Poujoulat / Groupe Poujoulat 
Année de publication : 2022 

Voir les résultats de l’enquête ou voir l’analyse basée sur l’enquête 


4. Impact de la qualité du combustible bois bûche et de l’évolution du parc d’appareils à bois sur la qualité de l’air 

Que faut-il retenir ? 

Le chauffage au bois, s’il est bien maîtrisé, peut contribuer à la transition énergétique tout en limitant son impact sur la qualité de l’air. La preuve, entre 2010 et 2020, les émissions de particules fines (PM2,5) du secteur résidentiel ont baissé de 45 % grâce au renouvellement du parc d’appareils et à l’amélioration de leurs performances : 

- Les foyers ouverts (très polluants) ont reculé de 40 % depuis 2012. 
- En 2017, 37 % du parc avait moins de 5 ans.
- Les appareils performants (label Flamme Verte 7* ou EcoDesign) se généralisent. 

L’impact du combustible est aussi majeur dans cette équation : 

- Un bois humide multiplie par 4 les émissions.  
- Or, (en 2022) seuls 49 % des utilisateurs utilisent du bois sec (<20 % d’humidité).

+ de 60 % de réduction avec du bois de chauffage de qualité ? 

C’est le scénario imaginé par le Laboratoire CÉRIC qui table sur le remplacement des appareils anciens (car les appareils de plus de 15 ans, bien que représentant seulement 20 % du parc, émettent 50 % des particules), l’usage de bois de qualité, et le renforcement des démarches qualité pour l’installation et la maintenance des équipements. 

Année de publication : 2017 - Complété en 2022 
Auteur : Laboratoire CÉRIC 

Voir l’Avis d’Expert de 2022 ou voir l'Avis d'Expert de 2017 


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