Améliorer la qualité du logement, une priorité pour les Français

Alors que la période de confinement généralisé semble derrière nous (à priori), arrêtons-nous sur l'un des enseignements de cette période sans précédent. Plus que jamais, la qualité de l’habitat compte pour les Français. Ils sont même assez nombreux à vouloir agir pour améliorer leur confort quotidien. 

Moment en famille à la maison avec jeunes enfants jouant

Le poids de l'habitat dans notre qualité de vie 

Au sortir d’une période inédite où de nombreux Français ont été contraints de rester chez eux pendant plusieurs mois, individuellement, chacun a pu dresser un bilan de cet épisode. Il y a ceux qui l’ont bien ou plutôt bien vécu, et ceux qui l’ont moins bien vécu… 

La qualité du logement dans lequel s’est déroulé le confinement est une raison régulièrement citée pour expliquer cet écart de perception. Et à ce niveau, force est de constater que les disparités entre les Français sont importantes. Deux chiffres tirés de l'étude Ipsos pour Qualitel (1) confirment ce constat :

- 20 % des sondés déclarent avoir "mal supporté" leur logement pendant le confinement.
- Au bout de 6 semaines de confinement, ceux qui attribuaient la meilleure note à leur logement affirmaient pouvoir "vivre en confinement très longtemps sans problème" (34 % des sondés).

Même si ce n’est pas la seule raison avancée, cette crise met en valeur à quel point les conditions de logement impactent la qualité de vie.

Quand le confinement donne des envies de changement 

Ce contexte exceptionnel a pu donner des idées aux Français, ou a pu simplement confirmer certaines envies. Trois typologies de personnes se dessinent : 

- celles à qui le logement convient,
- celles qui envisagent un déménagement, 
- et celles qui prévoient de réaliser des travaux de rénovation de leur logement. 

Cette dernière catégorie représente 54 % des Français selon l'étude menée au bout de deux mois de confinement par l'institut CSA Research pour Cofidis (2) . Et parmi ces travaux, ce sont ceux d’embellissement et d’agencement de l’habitat qui sont les plus cités, notamment pour améliorer le confort de vie et éviter la vétusté. 

Dans cette même étude, les projets de rénovation énergétique arrivent seulement ensuite. 

La rénovation énergétique pas prioritaire pour les Français ? 

Seul un quart des Français penserait à la rénovation énergétique, c’est ce qu’affirme l’étude : 

- 26 % prévoient des travaux de rénovation énergétique ou d'isolation thermique, 
- 24 % affirment vouloir entreprendre des travaux pour réduire leur facture énergétique. 

Une hypothèse pour expliquer ce relatif désintérêt ? La saison. Si la crise sanitaire a davantage fait ressortir les problématiques cosmétiques et fonctionnelles des logements (décoration intérieure/extérieure, manque d’espace, manque de rangement, configuration des pièces, voire manque d’extérieur…), c’est peut-être parce qu’elle a connu son pic en France au printemps, dans une contexte météorologique favorable de mi-saison. 

Avec l’arrivée des beaux jours, le besoin d’espace ou l’accès à l’extérieur ont pu apparaitre comme prioritaires pour certains. 

Si l’on transposait ce scénario en plein hiver ou en plein été, quelles auraient été les priorités des Français en matière d’habitation ? Quelles sont les forces et les faiblesses de nos logements que ces deux périodes de températures plus extrêmes auraient mises en lumière ? 

On peut supposer que les problématiques liées aux performances énergétique et thermique de l’habitat, et peut-être même à l’approvisionnement en énergie, seraient arrivées plus haut dans leurs expressions. Auraient alors émergé des questions de consommation d’énergie, de qualité d’isolation, d’efficacité du chauffage, peut-être d’autonomie et d’indépendance énergétique, et même de capacité à rafraichir le logement en période de forte chaleur. 

Le temps des bonnes résolutions ? 

En espérant que ce mauvais scénario reste fiction, gageons que la crise sanitaire serve de déclic pour soigner aussi (enfin !) la performance énergétique de nos logements. Car un habitat performant sur le plan énergétique contribue grandement à la qualité de vie. Au-delà du confort thermique, cela permet aussi de réduire ses consommations d’énergie et donc sa facture énergétique, mais aussi de moins puiser dans les ressources naturelles, de moins polluer, etc. Le cercle vertueux. 

À contrario, un logement mal isolé, mal chauffé ou mal ventilé peut avoir des conséquences fâcheuses : inconfort, risques sanitaires, surconsommation énergétique, hausse de la facture énergétique, impact négatif sur l’environnement… Le cercle vicieux. 

Des normes et des aides pour mieux faire en matière d’habitat 

S’appuyant sur les dernières normes en vigueur (RT 2000, RT 2005, RT 2012, et prochainement RE 2020), les constructions neuves ou récentes répondent aux niveaux attendus aujourd’hui en matière de performance énergétique. Sur ces constructions, la conception globale (orientation, isolation, ouvertures et équipements de chauffage et de ventilation) respecte les standards en vigueur. Elles sont -normalement- moins concernées par ces travaux d'amélioration énergétique. 

On ne peut pas toujours en dire autant de l'ancien, où la situation est plus hétérogène. S'il n’existe pas (encore) d’obligation d’atteinte "de résultats", il existe cependant des incitations à passer à l'action. Citons-en 3 exemples : 

- Le DPE comme outil de sensibilisation. Ce document de diagnostic de la performance énergétique, obligatoire lors de la vente ou de la location d’un bien immobilier, recense un certain nombre de recommandations de travaux pouvant être réalisés pour économiser de l’énergie dans l’habitat. 
- Les évolutions législatives comme accélérateur de prise de décision. Citons l'exemple de cette loi qui interdira dès 2022 d’installer une chaudière fioul, obligeant les propriétaires à se tourner vers des alternatives, idéalement vers des énergies renouvelables. 
- Les aides financières comme moyen de réalisation. Octroyées par l’État ou différents organismes sous certaines conditions, elles vont permettre de faciliter la réalisation de travaux d’amélioration énergétique grâce à une prise en charge totale ou partielle. Le dispositif MaPrimeRénov' est une des aides disponibles. 

 

En route vers plus de sobriété énergétique 

La mise à jour successive des réglementations thermiques, qui rehausse systématiquement le niveau d'exigence pour les grandes extensions (et l'habitat neuf), pousse dans le sens de bâtiments et logements à la fois économes en énergie et confortables, conformes à nos aspirations et aux exigences écologiques actuelles. 

Les grands principes érigés par la RT 2012, besoins bioclimatiques de l'habitat, consommation d’énergie primaire, température intérieure conventionnelle, ponts thermiques, étanchéité à l’air, surface vitrée et utilisation des énergies renouvelables, seront renforcés dans la prochaine RE 2020. 

Celle-ci devrait par exemple s'inspirer des résultats de l'expérimentation E+C- pour prendre en compte "l'impact écologique" de la construction depuis sa construction jusqu'à sa démolition. Les calculs intégreraient alors le cycle de vie complet des matériaux et produits utilisés dans la construction. 

Un pas de plus parmi d'autres pour nous obliger à penser un habitat plus durable, plus neutre écologiquement, plus sain et plus agréable à vivre. 

Désormais prévenus, saurons-nous passer de la parole aux actes ? 


 (1) https://www.ipsos.com/fr-fr/le-confinement-revelateur-des-inegalites-dans-la-qualite-du-logement

 (2) https://www.questiondebudget.fr/projets-des-francais/financement-renovation-logement/?cn-reloaded=1

 

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